La composition des poudres de lait : découverte des produits laitiers
Aujourd’hui, les éleveurs ont à leur disposition deux solutions pour nourrir les veaux : le lait entier ou la poudre de lait. Nombreux choisissent une poudre de lait pour ses avantages technico-économiques et sa praticité d’emploi. Il existe, sur le marché, beaucoup de formules différentes de poudre de lait dédiées aux veaux. Alors, comment choisir le bon produit ?
Quelles sont les matières premières présentes dans la poudre de lait ?
Première partie : les protéines laitières issues des produits laitiers
Les sources de protéines provenant des produits laitiers
La composition d’un aliment d’allaitement doit toujours tenir compte des besoins et de la capacité digestive de l’animal. La qualité et le niveau de protéines des matières premières sont très importants.
Les protéines contenues dans les produits laitiers fournissent les acides aminés nécessaires pour assurer le développement des organes et des muscles de l’animal. La teneur en protéines brutes de la plupart des poudres de lait pour veau se situe entre 19 et 24%.
Cependant, ce chiffre en dit peu sur la qualité de la protéine. La capacité de l’animal à utiliser cette protéine dépend de la digestibilité, de la composition en acides aminés et de l’énergie disponible des graisses et des glucides. La digestibilité apparente de la protéine dans un bon produit laitier est supérieure à 90%.
Depuis des décennies, Denkavit étudie la digestibilité des matières premières d’origine laitière et végétale pour les veaux, les chevrettes et les agneaux. Alors de quelles sources de protéines parlons-nous?
La figure 1 montre les matières premières laitières les plus courantes et leurs relations les unes avec les autres. Une matière première est plus ou moins adaptée selon sa qualité, sa digestibilité et son niveau d’azote non protéique (ANP ou NPN en anglais). Les matières premières telles que le lait écrémé en poudre (PLE ou SMP en anglais) et le concentré de lactosérum en poudre (CPL ou WPC en anglais) sont des matières premières protéiques de très haute qualité avec une composition en acides aminés similaire et une faible teneur en NPN. Les deux sont souvent également utilisés dans des produits tels que les aliments pour bébés et conviennent également très bien aux poudres de lait pour nos jeunes animaux.
Les lactosérums
Il existe beaucoup de différences entre les lactosérums. Ces matières premières varient en teneur en protéines, en minéraux et en NPN et encore plus en qualité et en digestibilité. En raison de cette grande variation des matières premières, la connaissance des différents processus de production et de leurs effets sur l’animal sont très importants.
Le perméat de lactosérum est un sous-produit de la production du WPC. Le WPC, comparé au perméat de lactosérum, contient plus de protéines et relativement moins de NPN. Lorsque le perméat de
lactosérum est utilisé comme matière première pour les ruminants, il est important de compenser la différence des niveaux de nutriments avec d’autres matières premières. Le perméat de lactosérum a une teneur en cendres plus élevée, son appétence est moins forte. C’est un problème, en particulier pour l’alimentation des jeunes animaux après le colostrum. Il est difficile de déterminer à partir d’une étiquette si un produit laitier contient des matières premières de lactosérum de haute qualité ou moins coûteuses car elles sont souvent toutes déclarées comme lactosérum en poudre. Mais il peut y avoir de grandes différences en terme de digestibilité et de qualité.
La poudre de lait écrémé (PLE – SMP)
Différents produits sont également disponibles dans la catégorie SMP. Ceux-ci diffèrent par leur origine et leur qualité.
L’une des preuves de la qualité du SMP est sa coagulation. La partie principale de la protéine du SMP, la caséine, ne peut être correctement digérée dans le duodénum seulement après avoir coagulé dans la caillette. Lorsque le lait est bu, il pénètre dans la caillette. En raison de la présence d’acide et de protéases, la coagulation se produit ici presque immédiatement. La coagulation se produit dans la caillette. L’une de ces protéases est la présure, active à un pH compris entre 5 et 6. Elle est cruciale pour la formation du «fromage» (figure 2). Ce processus enzymatique coupe le glyco-macropeptide de la molécule de caséine afin qu’il ne reste plus sous forme de protéine micellaire en solution mais précipite sous forme de caillé.
Si le SMP ne coagule pas correctement dans la caillette, la caséine non digérée pénètre dans l’intestin grêle intacte. Cette situation augmente le risque de troubles digestifs
alimentaires, en particulier pendant les premières semaines de la vie de l’animal.
La capacité du SMP à bien coaguler dépend de la qualité du processus de production. Par conséquent, avant que le SMP puisse être intégré dans les aliments d’allaitement, nous testons sa coagulation dans notre laboratoire (figure 3).
Le processus de coagulation
Bien sûr, plusieurs facteurs jouent un rôle dans la coagulation dans la caillette de l’animal. Le pourcentage de SMP dans le produit, la concentration du lait et la pression microbienne dans l’élevage ont tous un impact important. C’est pourquoi il est important de toujours avoir un produit de bonne qualité, d’utiliser la bonne procédure de production et de s’assurer que la gestion de vos animaux est correcte afin d’éviter les problèmes.
En plus des matières premières laitières, les matières premières végétales sont également utilisées comme source de protéines dans nos poudres de lait. Découvrez l’article dédié aux matières premières végétales